Dans les pays européens.

Les timbres de collection ont de toujours attiré les investisseurs. Plusieurs raisons à cela : diversification du placement, encombrement réduit pour une forte valeur, discrétion tant à l'achat qu'à la revente. Dans ces pays à l'histoire philatélique ancienne, les « grosses valeurs » sont nombreuses et c'est en milliers, voire dizaines de milliers d'euros que se négocient les meilleures pièces. Le plus célèbre des timbres français est le 1 Franc vermillon de 1849 qui aujourd'hui flirte avec les 100 000 euros pièce !

Et au Maroc ?

Point de cela chez nous où les émissions sont moins anciennes, moins nombreuses, moins diversifiées et surtout ou il y a moins de collectionneurs. Mais tout de même, quelques variétés font des scores honnêtes et les ensembles bien conservés sont des valeurs sures. Mais attention, il faut un minimum de connaissances pour repérer les valeurs refuges. Trop d'amateurs n'ont pas sélectionnés leurs achats et se retrouvent avec des quantités de timbres qui s'apparentent plus à un vrac qu'à un ensemble philatélique digne de ce nom.

Combien de collectionneurs dans le royaume ?

La réponse n'est pas facile car ici la collection est une affaire personnelle. Les quelques clubs existants sont plutôt intimistes, mais sont en train de se développer sous la poussée de nouveaux collectionneurs. Côté professionnel ce n'est guère mieux puisque un seul marchand tient boutique à Casablanca. Peu de manifestations ou expositions grand public, les collections s'affichent rarement. Dans les médina, on a autre chose à penser qu'à classer des bouts de papiers. Résultats, les amateurs éclairés et argentés n'hésitent pas pour aller s'approvisionner en Europe ou sur divers sites internet. Encore faut il posséder un compte bancaire hors du Maroc pour régler ses achats en ligne et en euros ou dollars.

Où sont les collectionneurs ?

Si d'importantes collections de l'époque protectorat existent au Maroc, les Français et Espagnols comptent les grosses troupes d'amateurs, ces timbres entrant dans les ex-colonies de ces deux pays. Pour la période récente la Poste Marocaine, avec ses facilités d'abonnements aux nouveautés et ses boutiques, favorise le développement de la philatélie. Le nombre de collectionneurs doit être suffisant pour qu'elle développe de tels moyens : personnel, espaces dédiés, site internet ...

Un peu de prospective

En résumé, de très gros collectionneurs possédant des trésors amassés de longue date et des acheteurs de nouveautés qui dans le temps constitueront des collections. Tout cela conservé jalousement car l'absence de marché raréfie les occasions. La difficulté des transactions limite le nombre de collections anciennes. Si dans le futur la demande augmente, même légèrement, le coût des meilleures pièces s'en ressentira fortement. Et le prix de la passion aussi.